Ce film de deux minutes et dix neuf secondes, a été réalisé par un cinéaste amateur en 16 mm avec du film Kodachrome. Une minute cinquante de ce film est un zoom sur Antoine de Saint-Exupéry, ainsi que sa femme, Consuelo. C’est le fils du cinéaste qui a découvert ce document unique au monde dans les archives de son père.

La scène se passe en 1942, Saint-Exupéry est en exil et est invité pas son éditeur, au Canada pour donner deux conférences, durant lesquelles il doit relater son expérience de la guerre. Faute de visa de sortie, il ne peut retourner aux Etats-Unis. Il passera deux mois au Canada. Nous connaissons à travers certaines de ses correspondances le désarroi qu’il a ressenti durant ce séjour forcé :

 

« Ce séjour face en face du téléphone et le nez contre la frontière est un véritable supplice chinois. Je suis très désespéré. […] Je t’appellerai dès que j’aurai abordé la terre de délivrance […] », lettre à Sylvia Hamiton.

 

Pendant ce séjour il est victime de problème de santé il a une cholécystite qu’il soigne à la belladone.

 

« Chérie je suis couché, malade, et j’en suis bien content. […] J’ai un sac de glace sur le ventre, de la belladone dans l’estomas et me réjouis de la récréation qui suit le pensum intérieur. […] Je vole une paix qui n’est pas tout a fait méritée puisque la belladone me la procure en fraude. Mais j’ai aussi terriblement besoin d’être plaint et consolé. » lettre à Nathalie Paley

 

Nous savons tous que le futur auteur du Petit Prince, vit mal son exil et l’accueil mitigé à son dernier livre Pilote de guerre. Ce document inédit nous montre un Saint-Ex sourire aux lèvres, plaisantant avec ses convives. Prochainement vendu aux enchères chez Sotheby’s le 18 mai prochain. Le film sera vendu avec le livre d’or du bateau sur lequel Saint-Exupéry a dessiné un petit bonhomme (le futur Petit Prince ?) et une bulle dans laquelle on peut lire : « Le Canada… j’y reviendrai. »

 

A ce jour nous connaissions deux films : un dans lequel l’écrivain tirait au ball-trap sur le Normandie et un second ou il était près de son avion sur le tarmac. Des documents de quelques secondes seulement.